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La mobilité quotidienne à Shanghai pendant le confinement

30-10-2020

ZHANG Xiaohe, Doctorante au Collège d’ Architecture et d’ Urbanisme de l’ Université de Tongji.

C’est à partir de janvier 2020 que les mesures sanitaires de réduction de la demande de transport ont été prises à Shanghai. Une enquête par questionnaire a été lancée à ce moment pour étudier les caractéristiques des personnes qui se sont déplacées pendant cette période. La présentation donne les résultats de l’analyse des 1540 questionnaires remplis dans cette enquête.

Caractéristiques des personnes en mobilité : Ce qui détermine les déplacements est le type de travail des voyageurs, en particulier les personnes qui peuvent télétravailler de chez elles (27 % de la population) se distinguent de celles qui doivent se déplacer tous les jours pour travailler (30%) Il y a aussi des personnes qui ont une certaine flexibilité et se déplacent moins souvent (23%) et les personnes qui ne travaillent pas et qui sont restées chez elles (20%). On constate que les personnes qui voyagent tous les jours sont plus âgées que celles qui télétravaillent. En moyenne, elles ont un revenu plus faible. Beaucoup d’entre elles travaillent dans les secteurs de la production, de la logistique et du transport. Au contraire, les étudiants ont été contraints à travailler à distance puisque les cours ont été arrêtés. Les cadres d’entreprise ont pu choisir de rester au moins partiellement chez eux.

Modes de transport et distances parcourues : Les activités de santé, de transport, d’administration et de fabrication occupent le plus grand nombre de personnes qui sont obligées de se déplacer pour la vie de l’économie et de la ville. Les lieux où habitent ces personnes sont moins éloignés du centre que ceux des cadres qui peuvent ne pas se déplacer tous les jours. On constate que la marche, le vélo, le bus et le métro ont perdu des voyageurs pendant le confinement, tandis que la voiture individuelle et les scooters ont augmenté leur part modale. Deux groupes de voyageurs ont été spécialement étudiés :
• ceux qui utilisent le métro (15 % des voyageurs) , font des distances de 14 km en moyenne passent plus de 45mn dans les transports à 75 %. Ils habitent assez près du centre
• ceux qui utilisent un scooter électrique (23 % des voyageurs) font des distances de 4,4 km en moyenne passent à 87 % moins de 30 mn dans les transports. Ils habitent plus loin dans une zone mal desservie par les transports publics.
C’est la distance entre le lieu de résidence et les arrêts de bus ou de métro qui expliquent le choix modal. Les mesures prises pour la désinfection des transports publics ont permis de n’avoir qu’une petite baisse de la part modale du métro.

Mesures de nettoyage et désinfection dans le métro
Les gares ont été nettoyées à fond et désinfectés au moins deux fois par jour. Les trains ont été nettoyés à fond et désinfectés au moins une fois par jour. Les machines de vente, les portillons et les guichets ont été nettoyés et désinfectés plus souvent, de même que les jetons réutilisables qui servent de tickets et qui sont touchés par beaucoup de personnes. Les gestes barrières ont été rappelés de façon systématique dans les annonces sonores. Ils ont confirmé leur efficacité pour éviter la contagion. La santé du personnel en contact avec le public a été également très précisément surveillée (prise de température et port du masque avant chaque prise de poste).

Propositions :
On devrait augmenter la fréquence des transports publics entre les hôpitaux et les zones industrielles et les gares ferroviaires et routières parce que les personnes qui y travaillent habitent souvent dans les zones périurbaines qui sont mal desservies.

Les scooters électriques ont joué un rôle important pendant cette période, en particulier pour les personnes qui habitent en périphérie loin des stations de transport en commun. Il serait utile d’améliorer la qualité des pistes cyclables et d’y faire des aménagements de sécurité.