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Les Évolutions des politiques de mobilité en France pendant et après la crise sanitaire de 2020

30-10-2020

Jean-François JANIN, Président de l’Association URBA 2000

La crise sanitaire a été perçue en premier lieu comme une crise de la mobilité, qui a remis en cause brutalement les liens inconscients entre différentes notions : la mobilité et la liberté qu’elle permet, l’activité économique qui les a accompagnées et le progrès social qui en ont résulté. Chacun est sensible et très attaché à ces notions, mais ces liens sont complexes.
Au moment où l’activité économique a été autorisée à reprendre, avec des précautions détaillées, notre société est apparue comme vulnérable, dans un monde vulnérable de multiples façons. La politique de mobilité est apparue fragmentée et variable d’un territoire à l’autre, comme d’autres politiques qui relèvent des États alors que les enjeux de la lutte contre l’effet de serre, de la biodiversité, des ressources en eau, de la santé restent des questions globales. Ce n’est qu’à la fin de 2020 que les évolutions politiques ont permis à ceux qui pensaient que les Accords de Paris sur le climat étaient le commencement d’une ère nouvelle de retrouver un sentiment d’apaisement.
La génération qui avait cru, parce qu’on le lui avait appris, que notre planète est une richesse rare et unique, vont certainement être plus déterminée à la défendre dans les prochaines années. La nouvelle politique du vélo en est un exemple.
Mais il existe de nombreuses solutions possibles pour contribuer au développement durable. Certaines ont suscité un intérêt, comme l’automatisation de la conduite, mais semblent moins à la mode que d’autres en ce moment. Le suivi des solutions reste important, de même que les tests et les articles d’évaluation scientifiques qui sont écrits, relus et publiés.
Il y a donc un risque pour la diffusion de l’innovation. Les territoires risquent de vouloir défendre les solutions qu’ils ont commencé à tester, sans prendre le temps de comparer les résultats d’autres solutions testées ailleurs. Il y a beaucoup d’avantages à donner un poids important aux décisions qui sont prises par les territoires, mais le besoin de coopération entre ceux qui participent aux processus de changement existe et il serait très utile de faciliter ces communications, d’autant plus que les évènements ont modifié l’organisation traditionnelle des échanges interpersonnels.